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Le 14 juillet 2016.
C'était samedi déjà ! Il était presque dix neuf heures.
La semaine était passée très vite avec tous ces dossiers à traiter.
Un collègue n'aurait pas été de trop.
Il manquait un formulaire au dernier dossier à clore,
le plus important, l'accord du client et sa signature.
Il se dirigea vers le placard et ouvrit le classeur du client.
Quand Il ouvrit le placard , il y eut comme une explosion de couleurs
et de cris de jubilation venant de je ne sais ou, accompagnés de confettis et de ballons.
Il ne se savait pas pourquoi ils étaient là, ni ce qu’ils célébraient exactement.
Ce n'était pas une fête, ni un succès particulier.
Et dans cette parenthèse enchantée, la jubilation devenait un langage universel,
parlé à coup de rires et de bras levés.
Il avaient l'impression de rêver , d'être dans une autre dimension,
il était ahuri, presque figé sans savoir comment réagir !
Devenait il fou à travailler sur ces dossiers ?
Soudain, derrière lui, ses deux enfants, les bras tenant des ballons multicolores
couraient vers lui heureux comme jamais !
Sa femme se tenait dans l'embrassure de la porte avec un regard malicieux…
-Tu n'as pas oublié n'est ce pas ?
- Mais oublié quoi ?
Les enfants riaient , sautaient de joie, sa femme venait l'embrasser.
La tête collée à son bureau, il se réveilla en sursaut…
Non cette année non plus , il n' avait pas oublié mais le rêve le rappela à sa triste réalité.
Voilà déjà neuf ans que tous les ans, il se rend au cimetière
sur la tombe de sa femme et ses deux enfants,
tous les trois décédés lors de l'attentat de Nice un quatorze juillet...
Seul son travail l'aidait à survivre...
Non il n'a pas oublié et n'oubliera jamais..
Une infinie tristesse, on ne peut oublier un tel jour.
RépondreSupprimerPasse une bonne journée.
bises
Ca fait froid dans le dos.
RépondreSupprimerImpossible d'oublier une telle horreur, déjà 9 ans, ça parait pourtant si proche.
Bises
Bonsoir Ghislaine. Quel beau texte, très émouvant ! Bonne soirée
RépondreSupprimerc'est bien beau mais si triste cette décompensation jubilatoire.le r^ve est parfois une forte béquille. bravo
RépondreSupprimerbises
François
Chère Ghislaine,
RépondreSupprimerJe suis profondément émue et bouleversée par ton texte sur ce 14 Juillet 2016. La façon dont tu construis le récit, en nous menant d'abord vers cette explosion de joie, pour ensuite basculer dans la tragédie réalité du souvenir , est d'une puissance narrative incroyable. C'est un procédé si juste pour exprimer l' absurdité et la violence de la perte.
Tu as mis des mots sur cette vérité déchirante : " Non , il n'a pas oublié et il n'oubliera jamais ..." c'est un rappel poignant que, pour certains événements, la mémoire n'est pas un choix mais une présence constante et douloureuse.
Ce texte résonne tellement avec la propre douleur de la perte et la nécessité de " vivre avec ", même si l'oubli n'est jamais une option.
Merci infiniment d'avoir partagé une histoire aussi forte et aussi importante.
Avec toute ma compassion,
Bien amicalement, Marie Sylvie